Création pour orchestre (2017)
La composition « Pavement » s’inspire du décor des mosaïques de l’art médiéval, technique de décor mural monumental qui s’épanouit dans des proportions remarquables et sites de prestige, tel le Palais des Papes à Avignon.
Dans ma composition, l’architecture des canons s’organise autour de cette notion de proportion. De petits intervalles constitués de grappes de sons se substituent les uns aux autres, créant de nouvelles variations, différentes et proches à la fois. Ces clusters sont mis en mouvement par la technique du canon et partagés par tous les instruments de l’orchestre à différentes vitesses. Le registre de la pièce s’ouvre vers le bas et dessine une diagonale, tandis que l’harmonie microtonale donne l’illusion d’un spectre qui balance entre le son inharmonique et harmonique.
La composition répétitive est sculptée par des signaux sonores qui reviennent et annoncent le changement.
Les percussions jouent un rôle décisif dans cette pièce. Si une partie des instruments à peaux sont utilisés pour leur résonance sympathique, ce sont les percussions métalliques qui dominent. La sonorité complexe des gongs placés contre la grosse caisse forme l’aura de la composition. Ce son initial qui prend de plus en plus d’ampleur naît en dehors de l’orchestre, éclairant ainsi le virage dramaturgique de la pièce [Justina Repečkaité].